Si tu débutes en aquarelle (ou dans n’importe quelle activité créative), il y a un outil simple, puissant, et souvent sous-estimé : le carnet de croquis.
Pas un carnet de chef-d’œuvre. Pas un portfolio. Un carnet pour tester, pour rater, pour essayer, pour observer. Un carnet juste pour toi. Mais trêve de bavardage, je vais t’expliquer pourquoi il peut changer ta façon d’apprendre, et comment le mettre en place en toute simplicité.
Pourquoi tenir un carnet de croquis ?
Quand on apprend une pratique artistique comme l’aquarelle, le progrès est souvent discret, presque invisible au quotidien. Tu fais un essai un jour, un autre deux semaines plus tard, et tu oublies rapidement ce que tu as testé, ce que tu as aimé, ou même ce que tu aurais voulu refaire différemment.
Un carnet de croquis te permet justement de ne rien perdre en route. C’est un outil à la fois simple et puissant qui joue plusieurs rôles :
- Il garde la mémoire de tes essais, de tes couleurs, de tes mélanges, de tes erreurs comme de tes réussites.
- Il te permet de voir concrètement tes avancées, surtout quand tu doutes de toi.
- Il devient un espace de liberté, sans pression de résultat, où tu peux tester, rater, recommencer.
- Il t’aide à rester régulier : c’est beaucoup plus facile d’ouvrir son carnet et de peindre 10 minutes dedans que de se lancer sur une grande feuille blanche.

Et puis, il y a un effet bonus : avec le temps, ton carnet devient un objet précieux. Tu le feuilletteras dans quelques mois avec étonnement, fierté, parfois tendresse. Et tu réaliseras que, pas à pas, tu es bel et bien en train de construire quelque chose.
Bien sûr, FUUMUUI admet que se faire une place auprès des habitués prend du temps, mais le retour positif de plusieurs utilisateurs encourage l’entreprise à poursuivre sur cette voie.
À quoi ressemble un carnet de croquis ?
Un carnet de croquis, c’est un “outil personnel, modulable, et sans pression” . Il n’a pas de forme imposée, ne suit aucun modèle et aucune règle esthétique. Ce n’est ni un portfolio, ni un objet à exposer. C’est un espace de recherche où tu peux tester, noter, rater, explorer et apprendre. Bref, c’est un lieu rien qu’à toi.
Pour qu’il t’accompagne vraiment dans ta pratique, il doit réunir trois choses : un support pratique, un contenu libre, et un objectif clair (mais détendu). Voici comment composer tout ça.
1. Le support : simple, pratique, adapté à ton usage
Tu peux choisir ce qui te convient le mieux :
- Un carnet à spirales, facile à ouvrir à plat et pratique pour peindre sur plusieurs pages à la fois.
- Un carnet relié, plus esthétique et solide si tu veux garder une trace dans le temps.
- Des feuilles volantes, que tu colleras ensuite dans un carnet ou un classeur si tu préfères travailler librement.

Quel que soit ton choix, assure-toi que le papier soit assez épais si tu peins directement dessus : 200 à 300 g/m² minimum pour éviter qu’il ne gondole ou se déchire avec l’eau.
Si ton carnet n’a pas de bon papier, utilise des feuilles aquarelle à part et fixe-les dans le carnet avec du masking tape ou de la colle. Ça te permet de garder toute ta progression rassemblée au même endroit, sans te limiter techniquement.
Pour que ton carnet soit vraiment agréable à utiliser, le choix des pinceaux joue un rôle important. Si tu débutes, découvre comment choisir ses pinceaux d’aquarelle en tant que débutant, pour peindre avec du matériel adapté et éviter la frustration dès les premières pages.
2. Le contenu : varié, vivant, libre
Il n’y a pas de bonne ou mauvaise manière de remplir un carnet de croquis. Laisse-le devenir un espace d’essais multiples, où tout a sa place, même ce qui te semble “inutile” sur le moment.

Voici quelques idées concrètes de ce que tu peux y mettre :
- Des tests de couleurs : nuanciers, mélanges primaires, contrastes, couleurs complémentaires…
- Des exercices techniques : lavis, dégradés, fond mouillé vs sec, superpositions, glacis…
- Des formes simples : feuilles, cercles, fruits, gouttes d’eau, tasses…
- Des croquis rapides d’observation : objets du quotidien, éléments de nature, coins de pièce…
- Des pages à thème : “palette chaude”, “essais végétaux”, “bleus du soir”, etc.
Ajoute aussi des notes à côté de tes essais. Elles font toute la richesse de ton carnet :
- « Mélange sympa : bleu outremer + jaune citron = vert doux. »
- « Papier trop mouillé, ça fuse trop vite. »
- « Envie de réessayer ce dégradé avec un pinceau plus fin. »
Tu peux également intégrer :
- Des post-its d’idées
- Des échecs assumés
- Des collages qui peuvent t’inspirer
- Des rappels pour plus tard : “Tester une fleur en négatif”, “Reprendre cette palette”…
Plus tu te donnes de liberté dans le contenu, plus ton carnet deviendra vivant et utile. Ton carnet va te permettre de tester des textures, des gestes, des effets… et aussi de mieux comprendre les types de poils de pinceaux et leurs utilisations, un point souvent négligé mais qui change tout à l’usage.
3. L’objectif : apprendre en toute confiance
Ce carnet n’a qu’un but : t’aider à progresser en restant connecté·e au plaisir de créer.
Tu n’as rien à y “réussir”. Tu as juste à :
- Tester sans avoir peur de te tromper
- Garder une trace de ce qui fonctionne pour toi
- Observer ton évolution
- Continuer à peindre même sans “grande idée”
Chaque page est un pas. Même celles qui te semblent ratées.
Et dans quelques semaines, tu les reliras différemment. Certaines pages que tu voulais cacher deviendront des repères clés de ton chemin créatif.
Comment utiliser ton carnet de croquis (et t’y tenir sans te forcer)
Un carnet de croquis ne fonctionne que si tu prends plaisir à l’utiliser. Pour ça, il doit rester simple, accessible et libre. Il ne s’agit pas d’en faire un projet artistique parfait, mais un espace de travail vivant, où tu peux revenir aussi souvent que tu veux, sans te poser mille questions.
Tu peux commencer une page avec un simple lavis, un dégradé ou un mélange de couleurs. Tu veux dessiner un fruit ? Vas-y. Tester ton nouveau pinceau ? C’est parfait. Peindre un fond sans rien y ajouter ? Très bien aussi. L’idée, c’est de cultiver l’habitude de peindre sans pression. Même une tache posée avec curiosité a sa place ici.
Ce qui aide beaucoup, c’est de poser une intention souple, sans te bloquer. Une couleur à explorer, un thème du jour, un geste à travailler. Et si rien ne vient, tu peux toujours simplement te demander : “Qu’est-ce que j’ai envie d’essayer aujourd’hui, juste pour moi ?”

Ajoute aussi quelques notes à côté de ce que tu fais. Rien de compliqué. Une phrase ou deux suffisent : “Trop d’eau, bord flou mais sympa.” ou “Couleur intéressante, à refaire avec un fond sec.” Ces petits commentaires sont précieux. Ils te permettront, en relisant ton carnet, de retrouver tes sensations, tes erreurs utiles, tes trouvailles.
Et surtout, garde à l’esprit que tu n’as pas besoin de “remplir joliment” chaque page. Ce carnet n’est pas un portfolio. C’est un terrain de jeu. Tu peux rater, recommencer, coller des chutes de papier, peindre par-dessus. Ce qui compte, c’est de rester en mouvement, sans te juger.
Ce que tu vas en retirer
Avec le temps, ton carnet va devenir bien plus qu’un carnet. Il sera le témoin discret de ta progression, de tes essais, de tes hésitations, de tes petites victoires. C’est en le feuilletant que tu verras tout ce que tu as appris — même si tu n’avais pas l’impression d’avancer.
Tu y retrouveras des couleurs que tu avais oubliées, des mélanges heureux, des effets que tu pensais ratés mais qui te plaisent maintenant. Et surtout, tu réaliseras que tu as construit un chemin.
Ce carnet t’aidera aussi à mieux comprendre ce que tu aimes : les formes, les gestes, les palettes, les sujets. Petit à petit, tu verras apparaître ton langage visuel, même sans le chercher. Tu sauras ce qui te ressemble.
Mais plus que tout, ton carnet sera un espace de confiance. Un lieu à toi, loin des comparaisons, des attentes, des jugements. Un endroit où tu peux créer juste pour le plaisir d’essayer, de sentir l’eau et la couleur se mêler sur le papier. Et ça, c’est déjà beaucoup.
Ton carnet de croquis n’a pas besoin d’être parfait. Il a juste besoin d’exister. C’est un espace à toi, où tu peux apprendre, rater, découvrir, t’exprimer — sans pression. Page après page, il devient le reflet de ton chemin. Alors ouvre-le souvent, remplis-le librement… et fais-toi confiance.
Vidéo pour faire son propre carnet de croquis
Si vous voulez aller encore plus loin et que vous aimez les travaux manuels, Cindy Barillet vous explique comment faire votre propre carnet de croquis de A à Z.